Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Victor Hugo, le musée propose une exposition exceptionnelle mettant en scène deux monstres sacrés du XIXe siècle : Victor Hugo (1802-1885) et Auguste Rodin (1840-1917).

Fasciné par l’écrivain et l’homme politique, Rodin consacre une part importante de son œuvre à Victor Hugo : une centaine d’œuvres, dessins, sculptures, gravures et photographies. Issues de musées parisiens et notamment du musée Rodin, ces œuvres montrent la longue réflexion menée par Rodin depuis la réalisation du buste de Victor Hugo en 1883 jusqu’aux deux monuments dont un érigé en 1909 au Palais-Royal.

C'est en 1883 que commence véritablement l’aventure lorsque Rodin rencontre Victor Hugo. Mais ce dernier refuse de poser, et Rodin doit exécuter un ensemble de croquis uniques en leur genre : crâne, profils, oreille ... qui lui permettent d’aboutir au célèbre buste exposé au Salon de 1884. Depuis toujours, Rodin admire l’écrivain. Au tympan de La Porte de l’Enfer, Le Penseur incarne non seulement Dante, mais aussi Victor Hugo méditant et Rodin lui-même qui établit un jeu de correspondances entre certaines de ses œuvres, telles L’Avarice et la Luxure, L’Eternel Printemps, et des poèmes de Hugo.

Le point fort de l’exposition est incontestablement la présentation du monument à Victor Hugo commandé en 1889 pour le Panthéon, "l’œuvre de toute ma vie à laquelle j’ai travaillé avec tant d’amour", dira plus tard l’artiste. Sa réalisation est longue et difficile car Rodin travaille simultanément à deux projets : le premier est refusé pour le Panthéon, mais la commande est maintenue pour un jardin public. Cette commande aboutit au marbre érigé au Palais- Royal en 1909 et exposé aujourd’hui dans les jardins du musée Rodin.

En 1891 Rodin propose un second projet pour le Panthéon, à nouveau refusé. Une cinquantaine d’œuvres - esquisses, dessins, gravures et ébauches en plâtre rarement présentées - montrent les différentes étapes de ces deux projets et permettent de saisir le travail de simplification de l’artiste pour concentrer toute sa recherche d’expression dans la figure principale. L’exposition s’achève sur la présentation des figures allégoriques, Iris, la Muse Tragique ou La Méditation devenues autonomes après avoir, à l’origine, appartenu au monument.